Elections européennes 88 % des agriculteurs voteront sans défendre l'avenir de la Pac
Selon le baromètre agricole Terre-net Bva, 43 % des agriculteurs sont favorables à une renationalisation de la Politique agricole autrement dit à la fin de la Pac. 88 % iront voter aux élections européennes du 25 mai.
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Les agriculteurs ne feront pas partie des 60 % de Français qui s’apprêtent à s’abstenir le 25 mai 2014, selon le sondage OpinionWay pour le Figaro et Lci (1). Le baromètre agricole Terre-net Bva (2) révèle au contraire que 88 % d’entre eux déclarent avoir l'intention d'aller voter pour élire leurs députés européens.
En cette période de désaveu envers la classe politique, les agriculteurs font ainsi toujours partie des Français les moins abstentionnistes. Pourtant, il ne serait pas surprenant qu’ils soient désintéressés par la campagne des Elections européennes - quasi absente à ce jour dans les médias - comme 64 % des Français (source OpinionWay pour le Figaro et Lci).
Questions aux agriculteurs - Baromètre agricole Terre-net Bva (2) :
Il est vrai que les activités du Parlement européen et de la Commission européenne font partie du quotidien des agriculteurs. Mais ils les vivent au rythme des réformes successives de la Politique agricole sans toutefois y adhérer ! Le baromètre agricole Terre-net Bva révèle en effet que 43 % des agriculteurs sont « favorables à une renationalisation de la Politique agricole » autrement dit à la fin de la Pac, le ciment de la construction européenne depuis plus de 60 ans. Seuls 34 % sont d’avis contraire et 24 % n’ont pas d’opinion sur cette question.
Dans ces conditions, il ne serait pas étonnant qu’une proportion importante des agriculteurs vote en faveur des listes électorales composées de candidats eurosceptiques.
Question du sondage OpinionWay (1): Français, pensez-vous d'une manière générale, que le fait pour la France de faire partie de l'Union Européenne est ... ?
A la différence de leurs aînés qui ont bénéficié de prix garantis, il est vrai que l’Union européenne n’a pas su les protéger contre la volatilité des cours mondiaux. La ferme France a même perdu ces dix dernières années plus de 10 milliards d’euros de valeur ajoutée. Et la prochaine réforme de la Pac privilégie les aides découplées et couplées à des mesures de sécurisation des revenus agricoles. Elle s’inscrit ainsi à contre-courant du nouveau Farm Bill américain. Les Etats-Unis n’ont en effet pas hésité à déployer un ensemble de dispositifs assurantiels subventionnés pour garantir les marges, les prix et les revenus des farmers pour les dix années à venir.
Par ailleurs, selon le sondage Opinionway, 56 % de l’ensemble des Français sont opposés à la disparition de l’euro. Et les agriculteurs ? La monnaie unique les protège des variations monétaires dont ils n’étaient pas à l’abri dans les années 1980. Mais son taux de change actuel vis-à-vis des autres monnaies rend les exportations de produits agroalimentaires vers les pays tiers plus difficiles et ne les met pas à l’abri de la volatilité des prix mondiaux des produits agricoles.
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